La hernie inguinale est une pathologie fréquente qui nécessite souvent une intervention chirurgicale. Cet article explore en détail les aspects de l’opération de la hernie inguinale, depuis les indications et les techniques chirurgicales, jusqu’aux suites post-opératoires et à la reprise des activités.
Sommaire
- 1 Qu’est-ce qu’une hernie inguinale ?
- 2 Indications pour l’intervention chirurgicale
- 3 Techniques chirurgicales
- 4 Chirurgie chez le nourrisson
- 5 Suites opératoires
- 6 Traitement de la hernie Inguinale
- 7 Techniques chirurgicales détaillées
- 8 Choix de la technique
- 9 Suites post-opératoires
- 10 Récidives de hernies
- 11 Conclusion
Qu’est-ce qu’une hernie inguinale ?
Une hernie inguinale se produit lorsque le contenu de l’abdomen, tel qu’une portion de l’intestin, fait saillie à travers une zone affaiblie de la paroi abdominale, au niveau de l’aine. Cette protrusion peut provoquer une tuméfaction visible et parfois douloureuse. Il existe différents types de hernies inguinales, y compris la hernie indirecte et directe, qui diffèrent par leur localisation et leur mécanisme.
Types de hernies inguinales
- Hernie indirecte : Se développe généralement chez les jeunes hommes et est souvent congénitale.
- Hernie directe : Plus fréquente chez les hommes adultes et âgés, elle résulte souvent d’une faiblesse de la paroi abdominale.
Indications pour l’intervention chirurgicale
La chirurgie est le traitement de choix pour la hernie inguinale, en particulier en cas de complications potentielles comme l’étranglement. Voici les principales indications pour l’opération :
- Hernie crurale : Urgence chirurgicale due au risque élevé d’étranglement.
- Hernie irréductible : Impossibilité de repousser la hernie manuellement.
- Hernie étranglée : Lorsque l’intestin est piégé, entraînant des douleurs intenses et un risque d’occlusion intestinale.
- Hernie chez le nourrisson : Nécessite une réparation chirurgicale rapide.
Dans certains cas de hernie asymptomatique chez les personnes âgées, une simple surveillance peut être envisagée.
Techniques chirurgicales
L’intervention chirurgicale pour la hernie inguinale peut se dérouler sous différentes formes d’anesthésie (locale, locorégionale ou générale) et peut être réalisée en ambulatoire. Deux principales techniques sont utilisées :
La coelioscopie
La coelioscopie est une technique minimalement invasive où le chirurgien opère à travers de petites incisions à l’aide d’une caméra miniaturisée. Cette méthode est souvent préférée en raison de ses avantages :
- Suites opératoires simples
- Rétablissement rapide
- Moins de douleurs post-opératoires
La laparotomie
La laparotomie implique une incision plus large au niveau de l’aine, permettant une meilleure visibilité et un accès direct à la hernie. Cette technique peut être réalisée sous anesthésie locale, locorégionale ou générale. Elle est souvent réservée aux cas plus complexes ou urgents.
Réparation de la paroi abdominale
Après avoir réduit la hernie (remise en place de son contenu dans la cavité abdominale), le chirurgien renforce la paroi abdominale pour prévenir les récidives. Deux méthodes sont couramment utilisées :
- Suture musculaire : Utilisée lorsque les muscles sont légèrement relâchés ou déchirés.
- Pose d’une prothèse : Nécessaire lorsque la brèche musculaire est large ou la paroi endommagée. Une prothèse (plaque synthétique) est insérée pour renforcer la zone.
Chirurgie chez le nourrisson
Chez les nourrissons, la hernie inguinale congénitale est traitée par une incision au niveau du pli de l’aine, sans nécessiter de renfort prothétique de la paroi abdominale.
Suites opératoires
Surveillance post-opératoire
Après l’intervention, le patient est surveillé pour détecter d’éventuelles complications. La coelioscopie peut entraîner des douleurs passagères dues au gaz utilisé pendant l’opération. Les complications rares à signaler au médecin incluent :
- Hématome de la paroi abdominale
- Fièvre ou malaise
- Douleurs persistantes de l’aine
- Infection de la cicatrice
- Perte temporaire de sensibilité
- Douleur au mollet (risque de phlébite)
- Douleur thoracique et essoufflement (signe d’embolie pulmonaire)
Reprise des activités
La reprise des activités dépend de plusieurs facteurs, notamment l’âge du patient, la technique chirurgicale utilisée, la nature de la hernie et l’activité professionnelle du patient. En général :
- Conduite automobile et port de charges : Déconseillés pendant sept jours.
- Activités sportives et de loisirs : Reprise progressive après deux semaines pour les activités légères et après deux à trois mois pour les activités intenses.
Activité | Reprise après chirurgie |
---|---|
Conduite automobile | 7 jours |
Port de charges | 7 jours |
Activités sportives légères | 2 semaines |
Activités sportives intenses | 2-3 mois |
Arrêt de travail
Un arrêt de travail est souvent prescrit après la chirurgie, dont la durée varie selon :
- L’âge du patient
- La technique chirurgicale (plus courte en cas de coelioscopie)
- La nature de l’activité professionnelle
- La présence de problèmes de santé associés
Traitement de la hernie Inguinale
Le traitement dépend de la taille de la hernie et de la gêne occasionnée. Une hernie indolore et de taille raisonnable peut être surveillée, surtout chez les patients âgés. Cependant, une hernie plus importante ou douloureuse nécessite souvent une intervention pour éviter le risque d’étranglement.
Intervention en urgence
L’intervention chirurgicale en urgence est nécessaire lorsque la hernie est étranglée, causant une forte douleur et un arrêt des matières et des gaz. La hernie ne peut être repoussée manuellement, augmentant le risque d’occlusion intestinale.
Intervention préventive
Pour éviter les complications futures, une intervention chirurgicale peut être réalisée même en l’absence d’urgence. L’objectif est de réparer la paroi abdominale et de prévenir tout étranglement futur.
Techniques chirurgicales détaillées
Technique classique par suture
Sous anesthésie générale, le chirurgien incise la peau, repousse le sac herniaire et referme la zone de faiblesse par une suture. Cette technique est particulièrement utilisée en cas de hernie étranglée, permettant également de retirer une partie de l’intestin si nécessaire.
Interposition d’une prothèse
Lorsque la paroi abdominale est très affaiblie, une prothèse (petite plaque souple) est utilisée pour renforcer la zone. Deux modalités sont possibles :
- Technique classique : Le chirurgien réalise une incision au niveau du pli inguinal pour mettre en place la prothèse.
- Technique coelioscopique : Moins invasive, elle utilise des mini-incisions et une caméra pour guider l’intervention.
Choix de la technique
La réparation des hernies chez l’adulte se fait généralement avec une prothèse. Les techniques prothétiques ont montré des avantages significatifs en termes de réduction des récidives et de douleurs post-opératoires par rapport aux techniques sans prothèse.
Technique de Shouldice
Anciennement populaire, cette technique de réparation sans prothèse a été largement abandonnée en raison de taux de récidive et d’inconfort post-opératoire plus élevés.
Technique de Lichtenstein
Cette technique ouverte, utilisant une prothèse, reste courante et efficace. Elle implique une incision au niveau de l’aine et l’insertion de la prothèse pour renforcer la paroi abdominale.
Techniques laparoscopiques
Les techniques laparoscopiques sont préférées pour leurs suites opératoires plus simples et leur confort post-opératoire supérieur. Elles impliquent l’utilisation de petites incisions et d’instruments miniaturisés pour la réparation de la hernie.
Suites post-opératoires
La cure de hernie inguinale est généralement réalisée en ambulatoire, permettant au patient de rentrer chez lui le jour même. L’objectif est de faciliter la reprise rapide des activités physiques.
Complications rares
- Hématome local
- Infection locale (moins de 1% en technique ouverte)
- Douleurs locales persistantes (environ 1%)
- Phlébite du cordon spermatique (2-3 pour 1000 opérations)
- Perforation intestinale ou embolie gazeuse (complications rares de la coelioscopie)
Hématomes et séromes
- Hématomes sous-cutanés : Fréquents après coelioscopie, disparaissent en moins d’un mois.
- Sérome : Boule dure pouvant faire penser à une récidive, disparaît en plusieurs semaines.
Douleurs inguinales persistantes
Environ 1% des patients peuvent ressentir des douleurs persistantes plusieurs mois après l’intervention, souvent dues à une pathologie musculo-tendineuse préexistante.
Récidives de hernies
Les récidives de hernies sont rares après l’utilisation de prothèses, avec un taux de 0.1 à 3% à trois ans. Elles sont généralement dues à une rétraction de la prothèse.
Conclusion
La chirurgie de la hernie inguinale est une procédure courante et généralement sûre, avec des techniques variées adaptées à chaque cas. Les techniques prothétiques, en particulier la coelioscopie, offrent des résultats optimaux en termes de confort post-opératoire et de réduction des récidives. Une surveillance appropriée et une reprise progressive des activités sont essentielles pour un rétablissement complet.
Pour plus d’informations sur la chirurgie de la hernie inguinale, consultez des sources fiables comme la European Hernia Society.
Ping : Conseils pour vivre avec une hernie foraminale - MMT-Fr