Jusqu’où les employeurs vont-ils aller pour surveiller la santé de leurs salariés ? La technologie leur permet de franchir certaines limites, même si c’est pour le bien des employés.
Quelles sont les limites des employeurs ?
Le LifeSignals est un dispositif de surveillance médical sous forme de patch qui permet de capter les signes vitaux d’une personne. Avant la crise du covid-19, le but de ce dispositif était de permettre au corps médical de faire un suivi efficace de leurs patients. Depuis quelque temps, ce patch n’intéresse pas que les médecins. Les employeurs et chefs d’entreprise sont désormais intéressés par ce dispositif qui leur permet de surveiller l’état de santé de leurs salariés.
Cela leur permet de détecter, au plus tôt, les malades symptomatiques afin de les encourager au télétravail. Une dizaine d’entreprises a déjà fait la demande du dispositif qui transmet aux employés leurs données personnelles via une application mobile. Ces données sont centralisées au niveau du département de santé des employeurs pour toute fin utile.
La surveillance de la santé du personnel n’est pas un fait nouveau. C’est juste les moyens qui ont changé avec l’évolution technologique. En 1913 déjà, l’entreprise Ford, dans un souci d’efficacité du travail, avait imposé un mode de vie sain à son personnel. À cette époque où les montres connectées et les patchs n’existaient pas, l’entreprise avait engagé des détectives chargés de surveiller ses employés. Ceux-ci faisaient irruption dans les maisons sans prévenir et interrogeaient les voisins sur le mode de vie des employés.
Un employé en mauvaise santé pouvait voir son salaire réduit. Cette méthode a été abandonnée au bout de 7 ans suite au mécontentement des salariés. Un siècle après, l’histoire se répète aux États-Unis avec BP America qui envisage de surveiller la santé de ses agents à travers la distribution de bracelets qui peuvent enregistrer le niveau de fatigue, la localisation et les efforts physiques fournis par l’employé. Des équipements similaires sont également utilisés à Dubaï sur les ouvriers du bâtiment.
L’autorisation de l’usage de tels dispositifs peut entraîner des dérives à la longue : licenciement abusif, un refus de promotion pour mauvaise condition physique, etc. Les seuls bénéficiaires du dispositif sont les employeurs. Les arrêts de travail sont réduits, et les salariés sont tenus de rester au meilleur de leur forme s’ils veulent garder leur travail.
L’avantage pour les salariés, c’est que certaines pathologies sont détectées à temps, permettant ainsi de prévenir les complications.
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